BIOSOL

Projet BIOSOL : Étude de l’exposition des enfants aux métaux lourds des sols.

Les résultats du volet environnement-santé sont désormais publiés.

L’étude BIOSOL a cherché à mettre en évidence la contribution éventuelle des sols, parmi d’autres facteurs, aux concentrations en métaux lourds (dont le plomb, le cadmium et l’arsenic, les plus toxiques) mesurées dans les urines de 172 enfants de 6-11 ans, résidant sur des sols caractérisés par des niveaux et des types de contaminations différents.  

Nous avons constaté que les niveaux d’arsenic et de cadmium dans les urines ne sont pas liés de manière significative aux concentrations de ces substances dans les sols. Pour le plomb, même si les concentrations urinaires (plomburies) sont similaires à celles mesurés en population générale (étude BMH-WAL-2), avec des dépassements peu fréquents (4%) de la valeur de référence, elles sont relativement plus élevés chez les enfants :

• exposés au tabagisme passif ;
• vivant dans des logements anciens ;
• résidant sur des sols plus contaminés en plomb. Ces derniers sont fréquents dans les zones urbaines du sillon industriel wallon.

Bien que les interprétations soient limitées par un taux de participation inférieur aux attentes, les données acquises dans cette étude indiquent que les enfants ayant des plomburies élevées présenteraient aussi, d’après leurs parents, davantage de difficultés scolaires. Si ces dernières sont en partie influencées par des facteurs d’ordre socioéconomiques, elles restent cohérentes avec les effets toxiques du plomb chez les enfants. Cette observation ne peut pas s’extrapoler à tous les enfants éprouvant des difficultés scolaires, tant les causes de celles-ci sont variables. De plus, elle est établie uniquement sur base de la déclaration des parents, sans qu’un diagnostic médical standardisé n’ait été mis en œuvre dans l’étude.

Suite à ces résultats, des recommandations d’usage ont été formulées aux participants (semblables à celle diffusée via l’outil SANISOL).

Consulter les recommandations.

Cette étude complète notre connaissance de l’exposition au plomb des populations sensibles exposées aux sols contaminés, comme les jardiniers/consommateurs de légumes produits dans des potagers urbains (projet SANISOL). Elle devrait se prolonger par une étude pluridisciplinaire, incluant un plus grand nombre de participants pour élucider les liens entre santé environnementale et santé mentale des enfants.

Consulter la synthèse scientifique de l’étude.

Contexte : En Région wallonne, les teneurs en certains métaux dans les sols excèdent fréquemment les valeurs normatives. À l’échelle européenne, les sols wallons se distinguent notamment par des teneurs élevées en arsenic, cadmium, nickel, plomb et zinc, qui s’expliquent par la nature géologique du sous-sol ou la pollution anthropique. L’exposition aux éléments traces métalliques présents dans les sols peut induire un risque pour la santé. Les deux voies d’exposition principales à ces métaux dans les sols sont l’ingestion de fruits ou de légumes cultivés sur des sols contaminés et l’ingestion directe de particules de sols et de poussières contaminées. L’étude BIOSOL débutée cet automne 2022 a cherché à déterminer quelles sont les relations entre la teneur totale d’un polluant métallique dans le sol, sa biodisponibilité (le fait qu’il y soit plus ou moins assimilable par le corps humain) et le niveau de contamination des populations vivant sur ces sols. Il s’agit donc de mesurer l’impact du sol sur la contamination aux polluants métalliques de la population.