INNO4CFIs

Le phytomanagement est un mode de gestion de site avec une perspective de développement durable. Cette approche, passant par l’utilisation d’un couvert végétal et de techniques de génie écologique, est particulièrement pertinente pour les terrains au sol industriel ou anthropisé afin de le protéger ou de le restaurer. Certaines plantes ayant la capacité de stabiliser voire d’absorber les contaminants présents dans le sol, le phytomanagement peut s’avérer être une solution envisagée pour limiter la pollution des sols et ainsi répondre à l’un des défis majeurs pour la préservation de notre environnement.

 C’est précisément ce que nous expérimentons sur un ancien dépôt de sédiments pollués en métaux lourds grâce à une technique appelée phytostabilisation. Ce projet vise à évaluer le potentiel de différentes espèces d’arbres pour immobiliser les polluants au niveau de leurs racines et ainsi limiter leur dispersion dans l’environnement avec pour objectif de planter entre 1500 et 3000 arbres sur le site.

L’ISSeP joue un rôle clé en sélectionnant les espèces végétales à planter, en définissant le plan expérimental et le suivi du site, en analysant les résultats et en contribuant au développement de nouvelles compétences en phytomanagement. Ce travail s’inscrit en complément d’un projet européen plus large : INNO4CFIS.

Quatre espèces reconnues pour leur capacité à stabiliser les métaux sont plantées durant le premier trimestre de 2025 sur un site à Hensies :

  • Saule des vanniers (Salix viminalis)
  • Saule blanc (Salix alba)
  • Peuplier grisard(Populus × canescens)
  • Bouleau verruqueux (Betula pendula)

Les arbres ont été plantés en parcelles rectangulaires d’environ 100 spécimens, réparties en :

  • Parcelles monospécifiques :  une seule espèce
  • Parcelles multispécifiques : un mélange équilibré des quatre espèces

 Des parcelles témoins sans plantation ont également été aménagées.

L’objectif est de comparer l’efficacité des différentes modalités de plantation et d’évaluer leur impact stabilisateur sur les métaux, en les confrontant à la dynamique naturelle des zones témoins où se développe la végétation spontanée.

Un projet qui vise aussi à la biodiversité

Situé à proximité de laréserve naturelle des Marais d’Harchies, le site est actuellement pauvre en biodiversité. Pour remédier à cette situation, des espèces longévives comme le tilleul, le merisier et le chêne pubescent, ainsi que des arbustes ont également été plantés. Bien qu’ils ne fassent pas partie de l’expérimentation scientifique, ces arbres visent à favoriser la faune et la flore locale et à améliorer la qualité écologique du site.

Un projet scientifique d’avenir

Ce projet s’appuie sur des recherches solides, notamment le projet WALLPHY, mené précédemment par l’ISSeP. Les plantations de WALLPHY, toujours présentes sur le site, cohabitent avec ce nouvel aménagement et continueront d’être suivies dans le cadre du projet. Grâce à cette initiative, nous avançons vers des solutions naturelles, durables et innovantes pour remédier à la pollution des sols tout en préservant la biodiversité.

Un projet soutenu par l’Europe et mené par des experts

Ce projet est soutenu par la Stratégie de Spécialisation Intelligente (S3) de la Région wallonne, une initiative européenne qui vise à concentrer des financements sur des domaines stratégiques pour renforcer la compétitivité et l’attractivité internationale de la région.

Partenaires :

  • L’entreprise NOVOBIOM (https://www.novobiom.com/), spécialisée en mycoremédiation, et qui est membre du projet européen susmentionné (INNO4CFIs). Le travail de ce partenaire est davantage axé sur le suivi de  la séquestration du carbone atmosphérique permis par les plantations expérimentales sur terrain contaminé et d’étudier les interactions sol/plante/champignon. L’un des impératifs de leur projet européen est aussi de planter entre 1500 et 3000 arbres.
  • L’Université de Liège qui, coordonnant l’IIS WASTE2BIO (https://www.waste2bio.org/cms/c_20198087/fr/waste2bio) dont l’activité est liée à la gestion de site et la réhabilitation de friches, souhaite faire bénéficier le partenariat de son expertise scientifique et valoriser les résultats du projet sous forme de publications.

Durée du projet :

Mars 2024 à juin 2026

Financement : La subvention est donc accordée à l’ISSeP dans le cadre de la stratégie S3. Définie par l’Europe et adoptée en Wallonie, cette stratégie vise à concentrer des financements sur des domaines stratégiques afin de renforcer la compétitivité et l’attractivité internationale de la région. En bénéficiant de cette subvention, l’ISSeP contribue au développement de compétences liées à l’environnement, et plus précisément sur la thématique du phytomanagement. Le travail fourni par l’ISSeP sera complémentaire à celui mené dans le cadre d’un projet européen (https://inno4cfis.eu/).